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Betta prima

mercredi 15 mars 2006

photo © Michaël Persevalle

Betta prima appartient au groupe Betta pugnax (regroupant : Betta enisae, Betta pugnax, Betta pulchra et donc Betta prima) et nous vient de la frontière Thaïlande/Cambodge et du Cambodge. Concernant la Thaïlande, on le trouve dans la région de Chantaburi, dans une rivière possédant de nombreuses chutes d’eau.

La différence des sexes n’est pas chose aisée lorsqu’ils sont jeunes, seule une mâchoire légèrement plus large indique un mâle. Avec l’âge, les femelles restent plus petites et plus " profilées ".
C’est un poisson plutôt costaud (les miens ont fait le voyage Bangkok/Paris en soute, et s’en sont sortis), et supporte tout type d’eau pourvu que les valeurs ne soient pas extrêmes. Les conditions dans lesquelles je les maintiens sont : pH 6.5/7, et entre 200 et 350 µS/cm.
2 mâles et 4 femelles vivent en parfaite harmonie dans un bac de 60 litres, chauffés à 25/26°C. J’ai remarqué qu’ils n’étaient pas fans de lumière forte, j’ai donc supprimé l’éclairage ; les couleurs se sont faites un peu plus intenses. Du fait de la très faible luminosité, le choix des plantes s’est porté sur anubias, mousse de java et cryptocorynes. Plus le bac est garni de plantes, plus les poissons sont colorés, et une fois de plus le vieil adage " plus il y a de plantes et plus on voit les poissons " est vérifié ; dans mon bac, ils sont loin d’être timides et passent leur temps à me suivre, dans l’espoir d’une quelconque distribution de nourriture.
La nourriture, parlons en : ce sont de véritables goinfres. Toute nourriture est acceptée, aussi bien sèche que carnée, vivante ou inerte. Gare aux sauts intempestifs lors des distributions, ils cherchent bien souvent à venir vos manger dans la main.

Je ne pensais pas que la reproduction se ferait si rapidement. Après quelques semaines de " gavage ", les premiers ébats firent leur apparition. Aucune pudeur, le frai se fait volontiers devant la vitre frontale de l’aquarium, et rien ne les dérange. Comme pour la plupart des incubateurs buccaux, les couleurs du couple s’intensifient. Dans un premier temps, les deux tourtereaux nagent côte à côte, sur de très courtes distances. Puis, ils commencent à nager tous les deux en cercles qui se rapprochent de plus en plus, jusqu’à se retrouver en position d’étreinte. Cette étreinte n’a rien à voir avec celles des constructeurs de nid de bulles ; elle semble plus douce et plus brève. Les œufs tombent sur la caudale du mâle et sont récupérés par la femelle. Commence alors le fameux jeu de la ba-balle, déjà remarqué lors de la repro d’autres incubateurs buccaux.
Une fois que le frai est terminé, le mâle se retire sous une racine, sous une pompe, ou derrière un bosquet de plantes (bon courage pour le pêcher).
Le mâle recrache ses rejetons environs 12 jours après le frai. Pour ma part, je le laisse tranquille une semaine (le temps que les œufs aient bien éclot), puis je le peche avec grandes précautions ; j’utilise une grande épuisette que je déplace très lentement. Le mâle n’étant pas stressé par des mouvements brusques, finit presque à chaque fois par aller tout seul dans l’épuisette. De là, je prends un verre que je place dans l’épuisette et je pousse délicatement le mâle dedans, et je le sors du bac. Je le place alors dans un 10 litres contenant de l’eau du bac de maintenance et un filtre exhausteur réglé au plus faible débit.
Une fois la vingtaine de petits recrachée, je place le mâle dans un bac à part, afin de lui refaire une petite santé (et en avant la bonne bouffe). Les alevins, eux sont nourris 2 fois par jours avec du jaune d’œuf dur délayé dans de l’eau, et des micros vers.
En conclusion, un petit poisson bien sympa qui ne possède pas encore la notoriété qu’il mériterait, et malheureusement encore trop absent de la liste de maintenance…

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