Cher Fred,
tu veux vraiment que je passe mon temps sur le net ou quoi
Les différences qui peuvent exister entre le standard IBC et l'application que les européens que nous sommes, en ont fait, viennent de notre passé culturel bettaphile.
Le Betta half moon tel que l'a qualifié Jeff Wilson est né en France, à Smarves exactement, l'engouement pour ce type de poisson s'est rapidement fait sentir au sein des concours organisés par la CIL (l'IBSC n'existait pas encore).
La création de l'IBSC (club français puis européen) a eu pour effet de promouvoir cette forme si caractéristique. Le standard IBC ne reconnaissait pas encore la forme demi lune, mais Rajiv tirait vers le haut, souhaitant voir rapidement cette forme arriver dans toutes les catégories de couleur.
Pendant ce temps les américains continuaient sur leur lancé, ce qui a beaucoup chagriné l'équipe d'éleveur CHENMASWIL (Chenot, Masillamoni, Wilson).
C'est donc sur le standard de base de l'IBC et avec un juge IBC que nous jugions les poissons lors de nos concours européens. Mais la forme était et reste primordiale.
Nous avons par exemple été les premiers à juger les Plakat demi-lune et même à favoriser ce type de poisson au détriment des Plakat traditionnels. Ce choix c'est d'ailleurs finalisé lors d'un congrès à Dijon au-cours duquel je présentais les différentes formes de Plakat et l'évolution qu'on pouvait en attendre aux éleveurs présents (Allemand, Anglais et Français étaient présents). La démonstration faite, nous avons en quelque sorte ratifier les choix fait par les éleveurs. Ainsi dans nos concours, nous donnons l'avantage aux mâles Plakat demi lune. Les autres paramètres : forme du corps (épais et haut, courbure du dos), amplitude des nageoires impaires ... restent des facteurs de contrainte importants. On ne pourrait imaginer un mâle demi lune gagner simplement parce qu'il est demi lune, à moins que les autres poissons présentés ne soient pas terribles.
Autre différence pour le Plakat aussi, il n'est pas mélangé aux voiles longs pour le choix de meilleur du concours. Mais cela pourrait très bien évoluer. Aujourd'hui il nous parait anormal de comparer des poissons aux voiles courts (moins difficiles à garder en bonne condition) avec des demi-lune aux nageoires plus fragiles. Les éleveurs ne sont pas égaux face à la difficulté. Dans le même ordre d'idée un poisson d'une couleur réputée difficile ou d'une forme habituellement difficile (QD opaque par exemple) fera bon effet sur les juges.
Mais ce choix n'est pas irrévocables.
Le standard est
un idéal, cela ne veut pas dire qu'il est facile de l'atteindre.
je me souviens de discussions à propos de la taille minimale que certains éleveurs trouvaient trop grande (38 mm pour les mâles), faut il rappeler qu'un Betta mesure 5 cm à l'âge adulte ?
Doit on accepter des poissons, certes magnifiques, mais qui n'ont que quatre mois et mesurent difficilement 30 mm ?
Sur ce point nous suivons à lettre le standard IBC.
Imaginons que nous acceptions de descendre la taille du standard à 30 mm, que se passera-t-il dans un futur plus ou moins proche ? Les éleveurs qui présenteront des poissons de trois mois diront que le standard est trop grand !
Quelle crédibilité pourrons nous avoir ?
Soyons sérieux, un standard
n'a pas pour objectif de faire plaisir aux éleveurs, il fixe des règles et des cadres, à l'éleveur de s'y conformer.
Par contre dans notre association, les juges ont toujours eu la possibilité d'adapter le concours aux poissons présentés. Cela afin d'encourager les éleveurs, élever des Betta n'est pas si simple, il faut y consacrer du temps. Ainsi nous avons fait il y a quelques temps un classement des poissons de petite taille (près de la moitié des poissons présentés). Ces poissons n'ont bien entendu pas concourus pour le BOS.
Quelqu'un avait dit aux nouveaux éleveurs que les poissons étaient
adultes à 4 mois ! Désolé mais c'est faux !
Ils sont sexuellement matures à 4 mois (même bien avant) mais ils ne sont pas pour autant adultes.
Pour conclure :
Je n'aimerais pas mettre dos à dos deux standards, cela n'a aucun sens, il n'y a pas de différence majeure, c'est surtout l'interprétation qui en est faite, qui fait la différence. L'expérience aide aussi beaucoup.
Pour la petite histoire, lorsqu'en Avril 2005 nous nous sommes rendus en Allemagne pour la réunion IGL, il y avait un méga concours organisé par l'équipe de Marion Schultess, avec un classement éleveurs amateurs et un classement éleveurs professionnels. Rajiv qui participait à la manifestation m'a demandé de lui donner un coup de main pour départager les meilleurs du concours, pourtant la présélection avait été faite par d'autres juges... C'est ça la véritable passion !
N'hésite pas à poser d'autres questions, ces mises au point auraient dû être faite il y a longtemps
Bettaphilement Marc