Betta enisae "Sanggau"
Publié : 08 juil. 2015, 06:18
Cela fait presque quatre ans que je maintiens un petit incubateur buccal, Betta albimarginata. Avec cette petite expérience dans le monde des formes naturelles, j'avais envie de tenter l'aventure avec les grands incubateurs buccaux.
Je me suis décidé pour Betta enisae sur la base de cette photo :
Photo by Kei Sasaki (Betta House)
J'ai commencé à me renseigner en lisant le mini-portrait de B. enisae et
la fiche sur le site « Species Maintenance Program » de l'IBC.
J'ai poursuivi en recherchant enisae sur les forums bettaphiles que je connaissais pour voir si quelqu'un avait déjà partagé son expérience de maintenance et de reproduction :
- aucun post sur Jurabetta et sur Bettas4all mais ce sont deux forums orientés ou dédiés aux splendens de concours,
- 20 mentions de l'espèce sur ce forum mais aucun post spécifique,
- 14 mentions sur le forum Betta-splendens.org avec un post sur l'espèce datant de 2011 mais qui concernait l'identification de deux souches différentes.
Après lecture des posts de ce forum, j'ai décidé de contacter Manish qui avait maintenu cette espèce. Après avoir eu son avis et ses conseils, je me suis décidé même s'il m'avait averti qu'il serait difficile d'en trouver, qu'après le trio qu'il avait maintenu, il y avait eu beaucoup d'sp qui n'avaient rien à voir avec B. enisae.
Le bac
J'ai récupéré le bac qui accueillait ma F2 de B. albimarginata. Les dimensions du bac sont 80 x 45 x 25 cm soit 90 litres net.
C'est un bac avec un fond en vase de catappa. Il a été vidé à 95 % en août 2014 puis rempli à 100 % en eau osmosée pure.
Il y a un filtre d'angle qui fonctionne sur le principe des exhausteurs et un chauffage réglé sur 23°.
Les plantes sont en majorité des fougères de java fixées sur des racines. J'ai ajouté quelques plantes de surface juste avant l'arrivée des B. enisae mais il faut voir si elles vont supporter l'éclairage par une rampe led de 39 cm.
Il y a quelques pots en terre cuite plus adaptés à la taille de B. albimarginata que B. enisae pour lequel j'ai rajouté un tube de ponte.
Je n'ai rien d'autre que des bandelettes pour connaître les paramètres de l'eau (pH, GH, KH nitrites...) mais ce sont des paramètres que je ne contrôle pas. J'ai par contre un conductivimètre : la conductivité était de 165 µS quand j'ai retiré les albimarginatas.
Le couple
J'ai laissé passer l'hiver en surveillant les publications sur les forums et en cherchant des pistes pour trouver cette espèce. Tout s'est accéléré au retour du Swiss Betta Show 2015… et le 21 mai, j'accueillais un mâle Betta enisae.
Je fus agréablement surpris par ses couleurs qui n'étaient pas fades. Il ressemblait assez à celui de la photo qui m'avait décidé même si jusque là je n'arrive pas à le prendre correctement en photo pour le mettre en valeur.
Son corps fait plus de 6 cm, mais en y ajoutant la caudale qui se termine par une pointe, il doit atteindre les 10 cm. La forme du corps et des nageoires le fait paraître plus massif que le couple de Betta patoti.
Ce mâle est de nature assez timide sauf au moment des repas où dès le troisième jour, il a commencé à sauter hors de l'eau pour attraper les vers de vase.
Il a fallu trouver une solution pour limiter les risques de saut hors du bac lors des nourrissages et lors des changements d'eau. J'ai également bouché les deux trous dans deux des angles du couvercle (l'un pour laisser passer le câble du chauffage et le tuyau à air, l'autre pour y glisser un doigt et soulever le couvercle) après avoir lu sur le net que la moindre ouverture pouvait présenter un risque.
Un mois plus tard, le 24 juin, arrivait la femelle. La température de l'eau était montée à 25°, et après avoir changé 20 litres d'eau avec de l'eau osmosée, la conductivité était passée à 136 µS.
La femelle est plus petite que le mâle, environ les deux tiers de sa taille. Elle a le même patron de coloration mais elle est plus terne. Les bandes bleues et noires sur l'anale et la dorsale sont beaucoup moins nettes.
Ni la femelle, ni le mâle ne présentent des petites bandes verticales dans la caudale que l'on doit normalement observer chez Betta enisae. La localité donnée pour ces deux poissons est « Sanggau » et il était précisé « captive » et non « wild caught ».
La rencontre
Dès que j'ai mis le petit bac qui accueillait la femelle le temps de l'acclimatation au bain marie dans le bac du mâle, il a commencé à parader comme un fou, vibrant de la tête à la queue, avec les couleurs plus vives que jamais.
La parade s'est poursuivie dès le lâcher de la femelle.
Une demi-heure plus tard, j'observais les premiers enlacements et le lendemain, le mâle était en incubation.
Du 24 juin au 7 juillet, le mâle était en incubation et ne s'est pas nourri.
Il s'est montré plus discret qu'auparavant même s'il a toujours été possible de l'observer. Il a occupé le tube de ponte présent dans le bac mais sans en faire l'unique site d'incubation. Je l'ai aussi observé sous une racine, au milieu des plantes de surface, ou sous le chauffage. De temps en temps, il s'approchait des vers de vase que je distribuais à la femelle, mais lui qui en était si friand n'y touchait pas.
Je ne sais pas si la femelle « veillait » sur le mâle pendant l'incubation puisque dès que je m'approchais du bac, elle venait voir si quelque chose n'allait pas lui tomber dans la bouche. Je n'ai observé aucune agressivité entre le couple quand ils se sont croisés sous mes yeux pendant toute la durée de l'incubation.
Hier, en m'occupant d'un frai de B. splendens, j'ai observé la femelle qui s'en prenait au mâle et je me suis aperçu que la caudale de ce dernier était déchiré.
J'ai voulu la nourrir pour la détourner du mâle que je pensais toujours en incubation mais je les ai vu s'accoupler à nouveau !
Je ne sais pas si le mâle a laissé tomber la première incubation pour en reprendre une deuxième dans la foulée. Je n'ai vu aucun alevin dans le bac.
Je ne sais pas si c'est parce que le mâle s'y prend mal lors des échanges d’œufs mais la femelle le harcelait constamment. J'ai fait une petite vidéo que j'espère pouvoir poster.
Je me suis décidé pour Betta enisae sur la base de cette photo :
Photo by Kei Sasaki (Betta House)
J'ai commencé à me renseigner en lisant le mini-portrait de B. enisae et
la fiche sur le site « Species Maintenance Program » de l'IBC.
J'ai poursuivi en recherchant enisae sur les forums bettaphiles que je connaissais pour voir si quelqu'un avait déjà partagé son expérience de maintenance et de reproduction :
- aucun post sur Jurabetta et sur Bettas4all mais ce sont deux forums orientés ou dédiés aux splendens de concours,
- 20 mentions de l'espèce sur ce forum mais aucun post spécifique,
- 14 mentions sur le forum Betta-splendens.org avec un post sur l'espèce datant de 2011 mais qui concernait l'identification de deux souches différentes.
Après lecture des posts de ce forum, j'ai décidé de contacter Manish qui avait maintenu cette espèce. Après avoir eu son avis et ses conseils, je me suis décidé même s'il m'avait averti qu'il serait difficile d'en trouver, qu'après le trio qu'il avait maintenu, il y avait eu beaucoup d'sp qui n'avaient rien à voir avec B. enisae.
Le bac
J'ai récupéré le bac qui accueillait ma F2 de B. albimarginata. Les dimensions du bac sont 80 x 45 x 25 cm soit 90 litres net.
C'est un bac avec un fond en vase de catappa. Il a été vidé à 95 % en août 2014 puis rempli à 100 % en eau osmosée pure.
Il y a un filtre d'angle qui fonctionne sur le principe des exhausteurs et un chauffage réglé sur 23°.
Les plantes sont en majorité des fougères de java fixées sur des racines. J'ai ajouté quelques plantes de surface juste avant l'arrivée des B. enisae mais il faut voir si elles vont supporter l'éclairage par une rampe led de 39 cm.
Il y a quelques pots en terre cuite plus adaptés à la taille de B. albimarginata que B. enisae pour lequel j'ai rajouté un tube de ponte.
Je n'ai rien d'autre que des bandelettes pour connaître les paramètres de l'eau (pH, GH, KH nitrites...) mais ce sont des paramètres que je ne contrôle pas. J'ai par contre un conductivimètre : la conductivité était de 165 µS quand j'ai retiré les albimarginatas.
Le couple
J'ai laissé passer l'hiver en surveillant les publications sur les forums et en cherchant des pistes pour trouver cette espèce. Tout s'est accéléré au retour du Swiss Betta Show 2015… et le 21 mai, j'accueillais un mâle Betta enisae.
Je fus agréablement surpris par ses couleurs qui n'étaient pas fades. Il ressemblait assez à celui de la photo qui m'avait décidé même si jusque là je n'arrive pas à le prendre correctement en photo pour le mettre en valeur.
Son corps fait plus de 6 cm, mais en y ajoutant la caudale qui se termine par une pointe, il doit atteindre les 10 cm. La forme du corps et des nageoires le fait paraître plus massif que le couple de Betta patoti.
Ce mâle est de nature assez timide sauf au moment des repas où dès le troisième jour, il a commencé à sauter hors de l'eau pour attraper les vers de vase.
Il a fallu trouver une solution pour limiter les risques de saut hors du bac lors des nourrissages et lors des changements d'eau. J'ai également bouché les deux trous dans deux des angles du couvercle (l'un pour laisser passer le câble du chauffage et le tuyau à air, l'autre pour y glisser un doigt et soulever le couvercle) après avoir lu sur le net que la moindre ouverture pouvait présenter un risque.
Un mois plus tard, le 24 juin, arrivait la femelle. La température de l'eau était montée à 25°, et après avoir changé 20 litres d'eau avec de l'eau osmosée, la conductivité était passée à 136 µS.
La femelle est plus petite que le mâle, environ les deux tiers de sa taille. Elle a le même patron de coloration mais elle est plus terne. Les bandes bleues et noires sur l'anale et la dorsale sont beaucoup moins nettes.
Ni la femelle, ni le mâle ne présentent des petites bandes verticales dans la caudale que l'on doit normalement observer chez Betta enisae. La localité donnée pour ces deux poissons est « Sanggau » et il était précisé « captive » et non « wild caught ».
La rencontre
Dès que j'ai mis le petit bac qui accueillait la femelle le temps de l'acclimatation au bain marie dans le bac du mâle, il a commencé à parader comme un fou, vibrant de la tête à la queue, avec les couleurs plus vives que jamais.
La parade s'est poursuivie dès le lâcher de la femelle.
Une demi-heure plus tard, j'observais les premiers enlacements et le lendemain, le mâle était en incubation.
Du 24 juin au 7 juillet, le mâle était en incubation et ne s'est pas nourri.
Il s'est montré plus discret qu'auparavant même s'il a toujours été possible de l'observer. Il a occupé le tube de ponte présent dans le bac mais sans en faire l'unique site d'incubation. Je l'ai aussi observé sous une racine, au milieu des plantes de surface, ou sous le chauffage. De temps en temps, il s'approchait des vers de vase que je distribuais à la femelle, mais lui qui en était si friand n'y touchait pas.
Je ne sais pas si la femelle « veillait » sur le mâle pendant l'incubation puisque dès que je m'approchais du bac, elle venait voir si quelque chose n'allait pas lui tomber dans la bouche. Je n'ai observé aucune agressivité entre le couple quand ils se sont croisés sous mes yeux pendant toute la durée de l'incubation.
Hier, en m'occupant d'un frai de B. splendens, j'ai observé la femelle qui s'en prenait au mâle et je me suis aperçu que la caudale de ce dernier était déchiré.
J'ai voulu la nourrir pour la détourner du mâle que je pensais toujours en incubation mais je les ai vu s'accoupler à nouveau !
Je ne sais pas si le mâle a laissé tomber la première incubation pour en reprendre une deuxième dans la foulée. Je n'ai vu aucun alevin dans le bac.
Je ne sais pas si c'est parce que le mâle s'y prend mal lors des échanges d’œufs mais la femelle le harcelait constamment. J'ai fait une petite vidéo que j'espère pouvoir poster.